Pourquoi faire de la curation de contenu ? Et comment automatiser la curation de contenu ?


Notre propre définition de la curation de contenu peut se résumer selon 3E de processus et 2A de principes : la curation de contenu est le fait d’Ecrémer, Enrichir et Exposer un contenu Ailleurs que dans sa source d’origine, pour Amplifier sa perception. Voici pourquoi, dans cet article, nous en sommes à cette définition de la curation de contenu

Comme l’illustre Steve Rosenbaum dans sa conférence TedX avec le 11 septembre, « les médias n’ont plus le privilège de relater des actualités sous forme d’histoires (storytelling). Les médias sociaux offrent désormais une abondance d’images, de textes, de séquences sonores, de vidéos qui, collectées, filtrées, commentées, peuvent être livrées par n’importe quel internaute à la communauté des personnes qui sont entrées dans son réseau : trouver de l’information sur un sujet, lui ajouter une plus-value (sélection et remarques personnelles), tel est l’objet de la curation aujourd’hui. »


 1- Définition de la Curation de contenu

Pour définir la curation, faisons la curation de ses définitions sur Internet. Vous comprendrez à travers cette démarche le lien avec le processus de curation de contenu.

Wikipédia définit la curation de contenu comme « une pratique qui consiste à sélectionner, éditer et partager les contenus les plus pertinents du Web pour une requête ou un sujet donné ».

Le Journal du net  précise : Ce terme tiré de l’anglais « curator » (en ancien français, la « curation » désigne le traitement d’une maladie) désigne tout type de gardien d’un héritage culturel (conservateur de musée, bibliothécaire, etc.) chargé de rassembler et d’organiser différents éléments d’une même collection pour mieux la diffuser au public. Appliqué à l’Internet, la curation consiste à collectionner, agencer et partager les contenus les plus intéressants (textes, images, vidéos, etc.) autour d’un même thème. Une forme de e-documentaliste 2.0.

La définition de  Robin Good (célèbre curateur) est sans doute plus abstraite mais pose les fondements de  base de la curation.

« Ainsi, le contenu conservateur » n’est pas seulement quelqu’un qui peut trouver du  contenu de qualité, mais il a une compétence importante dans le processus de curation de contenu. Un curateur est quelqu’un qui crée une expérience spécifique en utilisant des informations trouvées et les contextualise dans un espace défini. Un curateur non seulement recueille et interprète, mais procure une expérience uniques ».

Notre propre définition de la curation de contenu peut se résumer selon 3E de processus et 2A de principes.

La curation de contenu est le fait d’Écrémer, Enrichir et Exposer un contenu Ailleurs que sa source d’origine, pour Amplifier sa perception.

À travers ces définitions, les points de vue divergent pour qualifier la curation. Ce désaccord trouve sa source dans plusieurs faits : les faibles différences entre les outils de « social bookmarklet » et les outils de curation ; l’abondance de supports se qualifiant abusivement de « plateforme de curation » ; l’usage simpliste de ces outils par de nombreux utilisateurs. Ces ambiguïtés génèrent des discordes entre les « pro-curation » et les « anti-curation ». Les uns traitant les autres de voleurs de contenu. Ces derniers se défendent en prétextant un apport de valeur et de visibilité au contenu original. Les non-initiés, mais curieux, se demandent ce que cela peut leur apporter. Par exemple : quelle est la différence par rapport à Twitter ? Autant de questions et d’altercations qui demandent à approfondir la curation.

Curation de contenu

2- Principes et processus de la curation de contenu

La curation de contenu c’est donner une chance au contenu de qualité d’être visible par un autre intermédiaire que sa seule source initiale. Il s’agit d’un procédé très proche de la prescription ou de la recommandation que nous faisons tous les jours sur Facebook et Twitter. La différence provient du fait que vous devez imaginer une nouvelle façon de les mettre en valeur. La curation n’est pas un acte d’agrégation. La curation de contenu ne peut pas s’automatiser. Elle nécessite une intervention humaine dans toutes les étapes de son processus :

Etape 1 : sélectionner de l’information.

Il est sous-entendu que vous devrez préalablement découvrir du contenu ou un sous ensemble de contenus pour lui ajouter de la valeur. Vous sélectionnerez ensuite une information que vous estimez utile. A contrario, vous pouvez aussi retenir une information jugée fausse, afin d’y apporter votre part de vérité.

Le sujet de cette information est complètement subjectif. C’est en découvrant l’information que l’idée de la partager émerge dans votre esprit. C’est un aspect important qui différencie la curation de la veille. À cette étape là, vous n’êtes pas en train de chercher de l’information mais plutôt en train de la découvrir. Nuance importante. Ce qui suppose que vous aurez mis en place des outils de remontée d’informations, tels que des agrégateurs de flux RSS ou des messages d’alertes (Google alertes, alerti,…) sur des mots clés. Par exemple, votre agrégateur de flux RSS vous renvoie un extrait d’article sur un sujet que vous n’aurez sans doute jamais  partagé autrement.

Etape 2 : mettre en valeur

La source de l’information doit être intégrée dans une narration contextualisée. L’enrichissement de l’information est une technique disruptive. Plus vous êtes inventif et pertinent dans vos éditions, mieux elles seront comprises, utiles et vues. Ce sont les possibilités d’édition qui différencient un outil de curation d’un outil de social bookmarking. L’éditorialisation du contenu peut consister à scénariser, customiser, ajouter un commentaire, un point de vue ou une information contraire à l’initiale. C’est pour cela que la curation de contenu ne peut pas s’automatiser. Cette notion d’enrichissement est très importante et malheureusement encore sous exploitée par les curateurs. L’objectif est de décupler la pertinence de l’information source par tous les moyens possibles (dans la limite du cadre juridique). C’est apporter un peu de soi et de sa connaissance (brand experience) à l’information choisie.

 Etape 3 : redistribuer

Il s’agit de contextualiser l’information en la classant dans une thématique d’annuaire publique, par exemples dans une  thématique de site de curation ou une catégorie de votre site interne. Cet acte de hiérarchisation peut se coupler au partage de l’information éditorialisée :

–                    sur ses comptes de réseaux sociaux,

–                    à travers une newsletter distribuée à vos employés ou clients,

–                    en publication sur votre site.

Au préalable, vous aurez pris connaissance des droits d’auteur et de diffusion propre à ce contenu. Par exemple, une information détenue par une entreprise ne peut être partagée qu’au sein d’elle-même (si ces règles d’usage et de confidentialité le spécifient). L’information ne peut pas être redistribuée dans sa globalité (sauf accord spécifique). Les règles de duplication sont strictes.


3- Histoire de la curation de contenu

Le concept de curation de contenu a évolué de manière significative au fil du temps, reflétant les changements dans la technologie, la consommation des médias et l'engagement des audiences. La pratique remonte à des siècles, avec des formes précoces de curatation évidentes dans les bibliothèques et les archives, où les érudits organisaient et préservaient soigneusement des textes et des manuscrits pour les générations futures.

Développements Initiaux

L'une des plus anciennes organisations au monde, le Royal Mail Group, fondée en 1516, peut être vue comme un précurseur de la curation de contenu moderne. À mesure que les marchés du courrier, des colis et des coursiers évoluaient, l'organisation a reconnu la nécessité d'adapter ses approches pour être plus centrée sur l'utilisateur et améliorer les expériences d'engagement pour ses clients et employés. Cette transformation a jeté les bases des efforts futurs de curatation de contenu, soulignant l'importance de la pertinence et de la connexion avec l'audience.

L'Ère Numérique

Avec l'avènement de l'internet et de la technologie numérique, la curation de contenu est entrée dans une nouvelle phase. L'essor des blogs et des plateformes de réseaux sociaux à la fin du 20e et au début du 21e siècle a permis aux individus et aux organisations d'agréger et de partager des informations plus facilement. Les mashups, par exemple, sont devenus populaires car ils combinaient différents morceaux de contenu pour créer des récits uniques, améliorant l'engagement des utilisateurs en fournissant des perspectives fraîches et diversifiées. Ce changement n'a pas seulement démocratisé la production de contenu, mais a également nécessité que les curateurs maintiennent une haute pertinence pour attirer et retenir les audiences.

Tendances Récentes

Au cours des dernières années, l'intégration de l'intelligence artificielle (IA) a encore transformé la curation de contenu. Des outils basés sur l'IA ont émergé, rationalisant le processus de curation, permettant une génération de contenu plus rapide et plus efficace tout en améliorant les capacités de personnalisation et de ciblage. L'intersection de l'IA et de la curatation de contenu a redéfini la manière dont les histoires sont racontées et consommées, permettant un mélange de créativité humaine et d'efficacité des machines dans la création de récits qui résonnent avec les audiences. À mesure que nous avançons, l'importance des considérations éthiques dans la curatation et la création de contenu devient primordiale, garantissant que la richesse des informations partagées soit alignée avec les principes d'intégrité et de pertinence. Cette évolution continue met en lumière la nature dynamique de la curatation de contenu, s'adaptant constamment aux besoins et aux préférences des audiences dans un paysage numérique en constante évolution.

Types de Curation de Contenu

La curation de contenu peut être catégorisée en plusieurs types distincts, chacun servant des objectifs uniques et améliorant les stratégies de marketing de différentes manières. Comprendre ces types peut aider les marketeurs à engager efficacement leurs audiences et à créer un contenu convaincant.

Agrégation

L'agrégation consiste à rassembler le meilleur et le plus pertinent contenu sur un sujet particulier et à le partager avec une audience. Cette méthode stimule l'engagement des utilisateurs en fournissant des informations précieuses en un seul endroit pratique, permettant aux utilisateurs de découvrir facilement une richesse de ressources curatées.

Distillation

La distillation se concentre sur l'extraction uniquement des informations essentielles d'un grand volume de contenu, rendant plus facile pour l'audience de saisir rapidement les points clés. En condensant les informations, les curateurs fournissent clarté et insights exploitables, ce qui peut aider les audiences à prendre des décisions éclairées.

Élévation

L'élévation prend des morceaux individuels de contenu et identifie des tendances ou des insights globaux, ajoutant une couche d'analyse d'expert. Cette approche non seulement engage les utilisateurs, mais positionne également le curateur comme un leader d'opinion dans l'industrie. En fournissant un contexte et des commentaires, les curateurs peuvent améliorer la valeur perçue des informations partagées.

Remise à Neuf

La remise à neuf implique la transformation de contenu existant en de nouveaux formats ou perspectives, permettant une nouvelle approche des idées précédemment partagées. Cela peut inclure la transformation d'un article de blog en une infographie, une vidéo ou un podcast, atteignant ainsi différents segments d'audience et maximisant l'utilité du contenu.

Synthèse

La synthèse combine divers morceaux de contenu pour créer une vue d'ensemble complète d'un sujet. Ce type de curation aide à combler les lacunes de contenu et fournit une compréhension holistique des sujets, ce qui est bénéfique pour les audiences recherchant des connaissances approfondies.

Meilleures pratiques

Quel que soit le type de curation de contenu employé, il est crucial de suivre les meilleures pratiques. L'attribution correcte aux sources originales est essentielle pour maintenir la crédibilité et éviter les problèmes de droit d'auteur. De plus, les curateurs doivent évaluer et ajuster constamment leur approche en fonction des retours de l'audience pour garantir que le contenu reste pertinent et précieux. En utilisant ces différents types de curatation de contenu, les marketeurs peuvent efficacement améliorer leurs stratégies, engager leurs audiences et établir leur marque comme une ressource de confiance dans leurs domaines respectifs.

Outils et Plateformes

Les plateformes de curation de contenu sont des outils essentiels pour les marketeurs et les créateurs de contenu, leur permettant de découvrir, organiser et partager des informations pertinentes provenant de diverses sources sur le web. Ces plateformes offrent généralement des fonctionnalités robustes conçues pour améliorer l'efficacité et l'efficacité du processus de curatation.

Fonctionnalités Clés

Découverte de contenu

Une fonction primaire des outils de curatation de contenu est la découverte de contenu, qui permet aux utilisateurs de trouver des articles, des vidéos et d'autres actifs numériques de haute qualité et pertinents liés à leur industrie ou à leurs intérêts. Cette fonctionnalité aide les utilisateurs à gagner du temps et à rationaliser le processus de sourcing de contenu en filtrant à travers de vastes quantités d'informations en ligne.

Organisation de contenu

Une fois le contenu découvert, une organisation efficace est cruciale. La plupart des plateformes offrent des options pour catégoriser et organiser le contenu curaté en collections ou en sujets, facilitant un accès et une navigation plus faciles pour les utilisateurs. Cette approche structurée garantit que le contenu curaté est à la fois gérable et accessible.

Options de personnalisation

De nombreuses plateformes de curatation de contenu offrent des fonctionnalités de personnalisation qui permettent aux utilisateurs de personnaliser leur contenu curaté. Les utilisateurs peuvent ajouter des annotations, des tags et des éléments de marque à leurs collections, garantissant que le contenu est aligné avec la voix et le style de leur marque. Cette personnalisation améliore le niveau d'engagement du contenu partagé.

Analytique et reporting

L'analytique est une autre fonctionnalité critique, car elle permet aux utilisateurs de suivre les performances et l'engagement de leur contenu curaté. Comprendre comment le contenu se comporte permet aux marketeurs d'affiner leurs stratégies et d'améliorer les efforts de curatation futurs.

Plateformes populaires

Plusieurs plateformes de curatation de contenu répondent à différents besoins et préférences.

  • Pocket : Destiné aux utilisateurs individuels, Pocket aide à sauvegarder des articles et du contenu pour plus tard, facilitant la création de collections personnelles.
  • Flipboard : Connu pour son interface visuellement attrayante, Flipboard permet aux utilisateurs de créer des magazines personnalisés remplis de contenu curaté adapté à leurs intérêts.
  • Feedly : Cette plateforme est appréciée pour ses capacités de flux RSS, permettant aux utilisateurs de rassembler du contenu de diverses sources en un seul endroit pratique.


4 - comment automatiser la publication de sa curation de contenu

Automatiser la publication de contenu par de la curation de contenu sur les réseaux sociaux peut être une tâche complexe, mais avec les bons outils et une approche structurée, cela devient beaucoup plus gérable. Voici comment vous pouvez utiliser Make (anciennement Integromat), ChatGPT et d'autres outils pour y parvenir :

Étape 1 : Curation de Contenu

  1. Recherche de Contenu : Utilisez des outils comme Feedly, Pocket, ou des flux RSS pour suivre les sources de contenu pertinentes.
  2. Sélection de Contenu : Utilisez des critères spécifiques pour sélectionner le contenu à partager (par exemple, popularité, pertinence, engagement).

Étape 2 : Automatisation avec Make

  1. Créer un Scénario dans Make :
    • Déclencheur : Utilisez un déclencheur basé sur le temps (par exemple, toutes les 24 heures) ou un déclencheur basé sur un événement (par exemple, un nouveau post dans un flux RSS).
    • Module de Curation : Ajoutez un module pour filtrer et sélectionner le contenu pertinent. Vous pouvez utiliser des modules comme "HTTP" pour récupérer des données de flux RSS ou d'API.
    • Module de Traitement : Utilisez des modules comme "Text Parser" ou "JSON" pour extraire et formater les informations nécessaires (titre, lien, description, etc.).

Étape 3 : Intégration avec ChatGPT

  1. Génération de Contenu : Utilisez ChatGPT pour générer des descriptions ou des commentaires personnalisés pour chaque contenu curé.
    • API de ChatGPT : Intégrez l'API de ChatGPT dans votre scénario Make pour générer du texte.
    • Module HTTP dans Make : Utilisez le module HTTP pour envoyer des requêtes à l'API de ChatGPT et récupérer les réponses.

Étape 4 : Publication sur les Réseaux Sociaux

  1. Modules de Publication : Ajoutez des modules pour publier le contenu sur vos réseaux sociaux préférés (Facebook, Twitter, LinkedIn, etc.).
    • Module Facebook : Pour publier sur Facebook.
    • Module Twitter : Pour publier sur Twitter.
    • Module LinkedIn : Pour publier sur LinkedIn.

Exemple de Scénario dans Make

  1. Déclencheur : Toutes les 24 heures.
  2. Module HTTP : Récupérer les derniers articles d'un flux RSS.
  3. Module Text Parser : Extraire les titres, liens et descriptions des articles.
  4. Module HTTP : Envoyer les titres et descriptions à l'API de ChatGPT pour générer des commentaires personnalisés.
  5. Module Facebook : Publier le contenu sur Facebook avec le commentaire généré.
  6. Module Twitter : Publier le contenu sur Twitter avec le commentaire généré.
  7. Module LinkedIn : Publier le contenu sur LinkedIn avec le commentaire généré.

Conseils Supplémentaires

  • Testez Votre Scénario : Avant de lancer votre scénario en production, testez-le pour vous assurer que toutes les étapes fonctionnent correctement.
  • Surveillez les Limites d'API : Assurez-vous de respecter les limites d'utilisation des API de ChatGPT et des réseaux sociaux.
  • Optimisez le Contenu : Utilisez des outils d'analyse pour suivre l'engagement et ajuster votre stratégie de contenu en conséquence.

En suivant ces étapes, vous pouvez automatiser efficacement la curation et la publication de contenu sur les réseaux sociaux, tout en utilisant ChatGPT pour ajouter une touche personnalisée à vos publications.

5- La curation de contenu diffère d’un acte de social bookmarking

On l’a compris, selon la définition de la curation de contenu, la curation n’est pas qu’un acte de simple agrégation de contenus (une sélection de sources qui produisent du contenu). La curation demande une intervention humaine. L’utilisation d’outils de « social bookmarking » (gestion des sites favoris) permet d’enregistrer, d’organiser et de partager les références de page web. Depuis plus de dix ans, les plateformes de social bookmarking ont ouvert la voie à la pratique du partage communautaire de l’information. À l’origine, il s’agissait seulement d’une extension web de la fonction « favoris » de notre navigateur.

Même si la plupart de ces outils vous donnent la possibilité de contextualiser et de commenter vos signets, ces outils ne permettent pas d’éditorialiser l’information. Les possibilités d’enrichissement de l’information sont limitées. 

La curation de contenu est un acte de création mais pas le social bookmarking.

La loi de Bradley Horowitz théorise les profils d’engagement des internautes en pyramide d’utilisation. Chaque profil correspond à un degré d’apport de valeur :

–         1% des internautes sont des créateurs de contenu

–         10%  sont des participants actifs (Prescripteur et social bookmarkeur)

–         les 89% restants est une population d’explorateurs qui ne modifiera ni ne commentera le contenu.

Cette théorie a été initiée en 2006. On peut considérer que les proportions calculées par Horowitz aient nettement évoluées. 

6 - De nouveaux médias ont vu en cela une nouvelle forme d’information

L’exemple d’utilisation de la curation de contenu la plus emblématique est celle du média Canal+ avec Le Zapping. Dès 1989, la chaîne cryptée avait perçu l’intérêt de sélectionner les contenus pertinents des autres chaînes afin de les mettre en valeur et d’informer les téléspectateurs qui les avaient manqués. C’est aussi un moyen pour les téléspectateurs de revoir et de mieux assimiler une information déjà vue. « Les images les plus marquantes des émissions de télévision de la veille sont diffusées à la suite, dans un carré situé sur un fond noir ; le nom de l’émission (et parfois le nom du réalisateur de cette émission) étant inscrit sur un fond gris en dessous des images diffusées, le logo de la chaîne ayant diffusé le programme est inscrit à gauche du carré. Sa durée moyenne est de cinq minutes et représente un baromètre de la vie sociale, médiatique et politique. Son originalité tient au fait que, malgré l’absence de commentaires, l’émission n’en est pas moins teintée d’opinion  : la sélection des diverses séquences est subjective, et le montage, la manière dont elles s’enchaînent, permet de soutenir une comparaison entre elles, afin par exemple d’en souligner l’absurdité » source wikipédia. La qualité de l’équipe éditoriale du zapping en fond un vrai phénomène ; des Nuits de zapping sont organisées dans plusieurs villes.

Bien avant Le Zapping, Culture Pub était une émission basée également sur la curation de publicités. Culture pub est le plus belle exemple de média de curation via ses principes que sont :sélection de publicités, éditorialisation et strorytelling d’ensemble de publicités liées puis rediffusion via une émission à donc une population autres.

Aujourd’hui les émissions de zapping sont légion sur les chaînes de TV, zapping de vidéos extraites d’internet, les mashups de contenu sont devenus une nouvelle forme de programme pour les médias. Minutebuzz est un de ces exemples.


7- Différence entre veille et curation de contenu

Nous avons vu que la définition de la curation de contenu était le fait de sélectionner, enrichir et partager de la connaissance.

Malgré ces apparentes similitudes, la curation de contenu diffère de la veille notamment par :

Les sujets surveillés :

o    subjectifs pour le curateur, qui est passionné ou expert d’un sujet,

o    objectifs pour le veilleur, qui maîtrise parfaitement les techniques de recherche et de surveillance, sans pour autant être expert dans la thématique qu’il surveille.

La méthode :

le veilleur sait clairement quelle information surveiller. Il met en place une méthodologie précise pour l’obtenir. Le curateur peut, pour sa part, adopter une approche stratégique plus « inconsciente ». Sa ligne éditoriale se permet d’être moins précise que celle d’un veilleur. La qualité de son approche, si elle moins rigoureuse (définition des axes de veille, mots clés choisis, etc.), n’a pas de conséquence. S’il passe à côté d’informations pertinentes, cela n’a pas d’incidence particulière. Ce qui n’empêche pas le curateur d’être conscient des atouts de la curation dans le cadre d’une véritable stratégie de reconnaissance (lire chapitres suivants).Le livrable :

les résultats de la veille se font soit à la demande ou à intervalle programmé. La fréquence des livrables de la curation est aléatoire en fonction de la disponibilité du curateur ou du nombre de nouvelles informations trouvées.

Restitution :

Le résultat d’une veille est bien souvent diffusé de manière confidentielle. Toutefois, certaines veilles sont le moyen d’une stratégie marketing ayant pour but la séduction de prospects par le partage d’informations clés. A contrario, même si l’acte de curation vise surtout le partage public de ses découvertes, son résultat  est aussi diffusé en comité restreint, à l’échelle d’une entreprise par exemple. On gardera en mémoire que l’espace de restitution de la veille et de la curation n’est limité que par le cadre réglementaire et juridique de l’information partagée. Publier une information confidentielle est pénalement condamnable. Curer ou veiller n’est pas espionner.

Conclusion 

Alors partager un lien sur Twitter ou LinkedIn n’est pas un acte de curation de contenu, mais de social bookmarking.

Vous en déplaise, mais partager un lien d’un article en inscrivant un résumé de cet article dans votre post n’est pas de la curation de contenu. La curation de contenu est un acte créatif. En revanche, partager un lien d’un article en y ajoutant une réflexion personnelle ou une critique est un acte de curation de contenu.

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